Kevazingo: les deux ministres doivent quitter leurs postes le temps de l'enquête.
- lvdpgabon
- 17 mai 2019
- 3 min de lecture

Pour le Gabonais, lambda, la disparition de 353 conteneurs de bois précieux dont l’exploitation est illégale semble avoir débuté sur le terminal à conteneurs du port d’Owendo. Mais il n’en est rien. Il s'agit en fait de la partie visible d'un vaste réseau de trafiquants et de criminels à cols blancs tapis dans l'ombre de l'immeuble abritant les services du ministère des Forêts.
Le système était tellement bien huilé que seule l'intervention d'Ali Bongo Ondimba le Chef de l'Etat rapporté par son porte-parole a réveillé les autorités politiques et judiciaires qui attendaient tranquillement que le scandale passe. Comment comprendre que le ministre de la forêt découvre avec "stupeur" alors que les journaux en avaient fait leurs choux gras depuis deux semaines auparavant?
Les sanctions réclamées par la présidence de la République aux institutions compétentes ont amorcé un semblant de compétences chez les personnes chargées de faire la lumière sur ce qui est un des pires scandales de ces dix dernières années.
Portés disparus, l'opinion a appris que 200 conteneurs sur les 353 venaient d'être retrouvés..À la suite du Palais Présidentiel qui a marqué son indignation et appelé les institutions compétentes au travail, se faisant au passage tancer d'avoir oublié mes règles basiques de la séparation des pouvoirs, la justice Gabonaise vient de montrer un pale visage, elle dont certains acteurs revendiquaient l'indépendance, semble ne pas avoir compris qu'elle a compétence pour s'auto-saisir.
Mise devant ses responsabilités elle devra être sans pitié envers toute la chaîne de responsabilités qui a failli et fait insulter la République depuis plus de 5 ans que ce pillage en règle dure.
La main de la justice doit frapper sans pitié sur toutes celles et ceux, qui se croyant au-dessus de toutes les lois et à l’abri de leur arrogance ont cru que ça devait passer comme d’habitude, de toutes les façons ça passe toujours comme ça, 2700 milliards d’argents publics ont bien disparu du budget de l'Etat, laissant derrière des centaines d’éléphants blancs, de quoi ouvrir un zoo. Sans que personne ne soit même entendu par un juge.
En 2016 un énième scandale avait même valu au Ministre Nelson Messone d’être entendu par la Direction Générale de recherches, là encore l’enquête, c’était fini dans le silence assourdissant de la politique politicienne.
En 2017 en octobre, le gouvernement prend la décision d’interdire l’abattage et la vente de ce bois, mais rien n'y fait.
Le 23 février 2018, l'interdiction d'abattage, d'exploitation du Kevazingo est à nouveau prise en Conseil des ministres.
Le 02 avril 2019 lors d’un conseil interministériel, le ministre MAPANGOU envisageait de faire interdire à nouveau l’abattage et l’exploitation de ce bois précieux.. Mais de qui se moque t-on si ce n'est de la République et de ses institutions ? Quel est donc ce pays où un Conseil des ministres en est réduit à prendre tel Sisyphe la même décision, se complaire dans la non-exécution de cette décision et prendre encore année après année la même décision.
Quel est donc ce pays où un Conseil des ministres en est réduit à prendre tel Sisyphe la même décision, se complaire dans la non-exécution de cette décision et prendre encore année après année la même décision.
Quelles que soient les accusations fallacieuses de quelques petits politiciens à l'indignation sélective et monnayable, la justice gabonaise doit prouver à l'opinion publique, qu'elle est indépendante et républicaine. La main de la justice doit apporter les nécessaires réponses aux questions que se posent les Gabonais las de voir tant d'immoralité au sommet de l'administration publique.
Des têtes doivent tomber, au-delà des petites tapes sur l'épaule, les premiers responsables des ministères mis en cause doivent démissionner et se tenir à la disposition de la justice, sauf à vouloir jeter l'opprobre sur le gouvernement, et le président de la République leur présence au gouvernement est un affront à l'opinion publique qui milite pour la moralisation de la vie politique.
Et s’il faut comme en 2009 supprimer tout le ministère de la forêt afin de faire le ménage que cela soit fait, s'il faut subir des transhumances politiques et des dénonciations opportunistes sur la place Trocadéro que cela soit fait. Mais les coupables doivent payer et répondre de leurs actes devant le peuple gabonais qui le vaut bien.
Le système judiciaire Gabonais est mis devant ses responsabilités, nul n’est au-dessus de la loi, il y va de l’avenir de ce pays de briser le sentiment de toute-puissance ceux qui s’estiment être dispensés de rendre des comptes au peuple gabonais à cause de leurs titres et affinités politiques.
À suivre !
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