Disparition de 353 containers: la vidéo qui accuse Mapangou et cie

La Disparition « mystérieuse » de 353 containers sous saisie judiciaire dans « le port d’Owendo » continue de faire couler beaucoup d’encre laisse des questions sans réponses. Ce week-end, l’enquête diligentée par le bureau du procureur de la République semble avoir livré certains faisceaux d’indices qui pointent sur l’existence d’une mafia au sein du Ministère des forêts.

Le Kevazingo

Le Kevazingo est une des essences célèbres du Gabon (et du Cameroun), tout comme l'Okoumé, mais contrairement à celui-ci, qui est peu cher en raison de son abondance, le Keva est rare et met des années à arriver à maturité. De couleur rouge, noire ou marron, ce bois qu'on appelle aussi Oven (en langue Fang) ou Bubinga (par les Occidentaux) est particulièrement prisé par les Asiatiques, notamment Japonais et les Chinois.

Les 353 containers

Contrairement à la rumeur et aux propos de la presse à sensation les 353 n’étaient pas dans le port d’Owendo mais dans une enclave du ministère de l'Économie sur laquelle l’Oprag n’a aucune compétence. C’est ce que montre la vidéo de surveillance d’une entreprise d’acconage qui opère dans la zone. On y distingue clairement sur plusieurs semaines des responsables de premier plandu ministère de la forêt regulièrement venir s’enquerir de la situation des containers.

La mafia du Ministère

Alors qu’interdit depuis environ 2015, le trafic du bois précieux via des forestiers chinois est une habitude bien ancrée au sein du cabinet des ministres de la forêt. Guy Bertrand Mapangou, le ministre de la forêt, a récemment signé une autorisation d’exploitation au profit de l’ancien ministre Ondo Methogo, selon les documents en notre possession ces autorisations de complaisance ont bénéficié à plusieurs dignitaires anciens et nouveaux de la République. Ainsi sont cités les noms de l’ancien Premier ministre Issozet, Flore Mistoul, Nelson Messone ces personnalités seraient à la tête d’un vaste réseau de corruption que l’État tente tant bien que mal d’endiguer. Les fonctionnaires du ministère de la Forêt en gardent d’ailleurs un souvenir cuisant. Fin novembre 2015, des escouades de la Direction générale des recherches ont embarqué une quinzaine de hauts fonctionnaires pour trafic de bois précieux. L’ancien ministre, Nelson Messone, a lui-même été entendu, avant d’être relâché. « C’était comme dans les films : ils sont venus armés, ils ont perquisitionné tous les bureaux », raconte un fonctionnaire sous le couvert de l’anonymat.

Les mains de la justice sont liées.

« La vidéo est là,..Les témoignages des dockers sont là, on sait tous que le ministre de la forêt peut faire embarquer ce qu’il veut dans un container sans passer par l’oprag. Mais que va faire un procureur devant un Issozet, un Nelson , une Mistoul, et devant le tout puissant Guy Bertrand Mapangou.

Moins d’une vingtaine de containers auraient été aperçu en chine, où il sera difficile de remonter une quelconque filière. Cependant selon des indiscrétions dans la zone portuaire certains containers seraient encore au PORT d'Owendo..Le gang attend de les embarquer quand l'affaire se sera tassé.